Au mois d’avril la campagne se pare de ses plus beaux atours : les bourgeons éclatent, les fleurs s’épanouissent ; une chanson dit ceci : « Le printemps est arrivé, sors de ta maison !… » Alors pourquoi ne pas aller contempler ce réveil enchanteur qui se renouvelle chaque année ? La plaine de Flandre offre de nombreuses possibilités de balades et nous choisissons le « Circuit des sept planètes », entre Arnèke et Ochtezeele.
Arnèke nous apparaît comme un bourg très vivant : on y trouve à peu près tous les commerces nécessaires à la vie de tous les jours, ce qui est devenu assez rare pour être mentionné. Au cœur du village, mairie et école avoisinent une église de très grande dimension. Dédiée à Saint Martin, cette hallekerque à trois nefs a été reconstruite entre 1590 et 1609. Depuis le XIIe siècle, on vénère dans la paroisse, l’évêque Saint Gohard, curé d’Arnèke de 999 à 1002, réputé pour soulager les lombalgies et dont le buste reliquaire est exposé dans l’église. La taille de l’édifice est très imposante : sept grandes ouvertures en arc brisé. Tout comme pour le clocher, une haute tour assez massive, la construction a été réalisée en briques de teinte orangée, ce qui la rend visible de très loin. Sur les murs extérieurs, on peut découvrir des signes runiques, formes géométriques, le plus souvent losanges ou cœurs, à rattacher à d’anciennes croyances païennes d’origine nordique qui ont curieusement subsisté dans une contrée foncièrement chrétienne. L’intérieur de l’église est magnifique: des boiseries très finement sculptées ornent tout le tour des murs. Le buffet d’orgue, la chaire, les retables et le chœur sont de véritables chefs-d’œuvre. Tant de beautés sont la preuve de la foi profonde des habitants qui ont financé un tel édifice et aussi de leur grande générosité.
Après cette visite des plus intéressantes, nous commençons notre périple campagnard. Les chemins serpentent entre les champs pour la plupart nus car il est encore un peu tôt pour beaucoup de cultures. Il y a peu de terres emblavées : des céréales d’hiver et quelques champs de pommes de terre. Mais, profitant du beau temps, de nombreux agriculteurs s’activent un peu partout : on émiette la terre labourée, on plante, on épand fumier ou engrais.
Nous arrivons au petit village d’Ochtezeele qui possède une petite église en hallekerque à deux nefs. Edifiée au XIe siècle puis remaniée au début du XVIe siècle, ses murs portent des signes runiques. A la croisée du transept, son clocher est surmonté d’une haute flèche. La porte est fermée, c’est dommage . A quelques mètres de là, un petit parc communal nous offre ses tables et bancs pour le pique-nique. Dans leur enclos voisin, les petites chèvres sont ravies de notre visite ainsi que les oiseaux qui nous font un concert printanier. L’endroit est très plaisant. Il y a même quelques jeux pour les enfants ! Un panneau nous invite à avancer vers la rivière dénommée la Peene pour observer l’un des plus beaux spécimens de motte féodale conservée en Flandre : une butte de 55 mètres de diamètre à la base. Un dessin reconstitue ce qu’a dû être le château et ses dépendances.
Nous regagnons la campagne légèrement vallonnée où, comme le matin, les alouettes grisollent. Bâti sur une légère hauteur, un blockhaus de la Première Guerre Mondiale surplombe toute la plaine avec Cassel en ligne de mire. De maison en maison, par des sentiers bordés de champs attendant leurs semences, nous arrivons à la « Ferme des sept planètes » qui doit son nom aux figures allégoriques figurant les planètes sculptées sur la façade de ce joli manoir de style Renaissance. Et là, nous voici déjà presque revenus à Arnèke ; le bourg n’est plus qu’à quelques minutes à pied.
C’est encore une agréable balade qui se termine. Le soleil et l’air tiède nous ont permis de découvrir de nouveaux paysages de Flandre dans de bonnes conditions. Et nous aurons l’occasion de nous retrouver sans trop tarder pour admirer d’autres curiosités de notre région.
A bientôt donc !
Geneviève.
